Une employée de la Maison du chocolat Lindt à Kilchberg, en Suisse, le 10 septembre 2020. ( AFP / FABRICE COFFRINI )
Le chocolatier suisse Lindt & Sprüngli conteste les allégations de consommateurs américains dans le cadre d'une plainte collective concernant des métaux lourds dans le chocolat noir, après une décision de justice en sa défaveur qui fait des remous en Suisse.
Lindt est visé depuis février 2023 par une plainte aux Etats-Unis, lancée à la suite d'un article d'une association américaine de consommateurs mettant en cause la présence de métaux lourds dans les tablettes de chocolat noir de plusieurs fabricants, dont deux produites par Lindt.
"Lindt & Sprüngli n'est pas d'accord avec les allégations faites dans cette action en justice aux Etats-Unis", a-t-il indiqué lundi soir à l'AFP.
Des consommateurs en Alabama, Californie, Floride, Illinois, Nevada et New York ont saisi la justice après la publication d'un article de l'association Consumer Reports qui avait testé 28 produits commercialisés aux Etats-Unis pour évaluer les niveaux de cadmium et de plomb, deux métaux lourds souvent présents dans les tablettes de chocolat noir.
Une des tablettes de Lindt figurait parmi les huit présentant un taux élevé de cadmium et une autre parmi les dix présentant un taux élevé de plomb, sans pour autant obtenir les plus mauvaises notes. Deux tablettes du groupe suisse, fabriquées par sa marque américaine Ghirardelli étaient même classés parmi les plus sûres.
Si des tablettes d'autres fabricants, y compris de marques bio, présentaient des concentrations de métaux lourds plus élevées, les plaignants affirment qu'ils ont payé plus cher pour acheter des produits de Lindt afin de s'offrir du chocolat de qualité.
Ils reprochent au groupe suisse d'avoir enfreint les règles d’étiquetage en vigueur dans leurs Etats, expliquant qu'ils n'auraient pas acheté ces tablettes ou auraient payé moins cher s'ils avaient été informés de la présence ou du risque de présence de métaux lourds.
"Nos procédures de qualité et de sécurité chez Lindt & Sprüngli assurent que tous les produits sont conformes aux normes de sécurité applicables et déclarations requises", a réfuté le chocolatier suisse.
Lindt a tenté de couper court à cette plainte collective mais a été débouté en première instance début septembre par une Cour du district Est de New York.
Mais les arguments utilisés par ses avocats ont fait couler beaucoup d'encre en Suisse, un pays très attaché à l'image de qualité de ses produits.
Dimanche, le journal germanophone NZZ am Sonntag a révélé que ses avocats ont utilisé un argument qui semble torpiller l'image du chocolatier suisse en qualifiant les mots "excellence" et "fabriqué avec des ingrédients de qualité" apposés sur ses tablettes de "puffery" ou "publicité exagérée", insuffisante pour engager sa responsabilité.
Il s'agit toutefois d'un terme "technique", utilisés par les avocats dans "les procédures légales aux Etats-Unis", a déclaré une porte-parole du groupe à l'AFP, réaffirmant que les consommateurs peuvent avoir "pleinement confiance" dans les produits de Lindt.
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer